» On ne relève pas Picardie ! « 

Plus ancien régiment de France, ayant servi sous la Royauté, l’Empire et la République, présent dans toutes les guerres où s’est joué le sort de la France.

Le 1er Régiment d’Infanterie est l’héritier des Bandes de Picardie.

A la fin des guerres de 100 ans CHARLES VII crée les Francs Archers, c’est un échec, le roi ne parvient pas à rassembler des troupes permanentes et entraînées.

Créées par LOUIS XI en 1479, les bandes constituent la première armée permanente du royaume de France. (simultanément à la naissance de l’Etat moderne centralisé).

L’instruction des troupes est confiée aux mercenaires suisses, célèbres soldats de métier, et leur souvenir persistera longtemps dans les rangs de Picardie.

Commandées par Philippe de Crèvecœur, leur premier chef de corps, elles ont pour mission de tenir les provinces de Picardie et d’Artois. Elles arborent la bannière rouge, couleur de l’oriflamme de Saint-Denis, frappée de la croix blanche, symbole du commandement, et prennent l’appellation « Bandes de Picardie ».

Jusqu’en 1494, les bandes de Picardie constituent la seule armée française (CHARLES VIII).

Tout au long du XVIe siècle, (Henri II, François Ier), les bandes de Picardie vont parcourir la France. Au moment des guerres de religions, les bandes (Picardie, Piémont, Champagne) sont devenus l’instrument de lutte des factions catholiques et protestantes. La création des régiments intervient dans ce contexte : le roi Charles IX, a pour but de ramener les troupes dans la fidélité au pouvoir royal. (Saint-Denis 1567 contre les protestants).

A la fin des guerres de religion, il sera notamment opposé aux troupes du futur Henri IV, roi de Navarre, auquel il se ralliera à son entrée dans Paris en 1590.

Pendant la guerre de trente ans, le régiment va se battre dans le Nord et l’Est de la France sous les ordres du Prince de Condé en 1642. (Fronde 1652)

Ces bandes seront à l’origine de la création des quatre vieux corps : Picardie, Piémont, Navarre et Champagne.

Puis du 15ème au 17ème siècle, le régiment s’appelle alors Régiment de Picardie.Il participe à la défense des frontières du Nord-Est de la France.

Il connaît aussi d’autres campagnes qui le conduisent dans le Hanovre, en Bavière et dans le Piémont. Au cours de cette campagne en 1734, au siège de Parme, alors que le régiment est durement exposé aux feux de l’ennemi, un autre régiment propose de prendre sa place en première ligne.

Son chef, Monsieur de Rohan, fait alors cette célèbre réponse : « Vous ferez mes compliments à votre Colonel et vous le remercierez bien, mais vous lui direz qu’on ne relève jamais Picardie ! ». Cette phrase devient la devise du régiment.

Une des premières tenues des Bandes de Picardie

La tenue des Picards sous la Monarchie

 

En 1780, Louis XVI rétablit la charge de Colonel Général confiée au Prince de Condé, qui commandait toute l’armée française. Picardie, en sa qualité de premier corps de ligne, devient Régiment Colonel-Général dont il détient l’enseigne blanche. Pendant la révolution, Picardie prend officiellement le nom de 1er Régiment d’Infanterie, puis de 1ère Demi Brigade.

Si le régiment échappe aux tourments de cette époque, il n’en est pas moins engagé à Valmy (1792) puis Fleurus (1794)

En 1800, il participe à la victoire de Biberach. les Autrichiens se retranchent dans le village de Moesskirch et établissent une position favorable à la défensive. Les premiers assauts des troupes Françaises sont alors repoussés. La première Demi Brigade, jusqu’alors en réserve, est engagée.

Malgré le feu nourri de l’adversaire, les soldats s’emparent de Krumbach et des hauteurs qui dominent le village à l’Ouest et au Nord.

Bien que supérieurs en nombre, les autrichiens cèdent du terrain après une journée de combat au cours de laquelle la 1ère Demi-Brigade s’est fait remarquer entre toutes.

Un ancien insigne du 1er RI

 

Les heures suivantes de l’Empire sont synonymes de grandes victoires pour les héritiers de Picardie. Ainsi, à Wagram en juillet 1809, ils se couvrent de gloire en enlevant les lignes autrichiennes dans un splendide assaut, baïonnette au canon.

Cette époque sera aussi synonyme de jours plus sombres comme Waterloo. Malgré tout, les grenadiers de Picardie feront preuve ce jour-là du plus grand courage face à la mort.

Après avoir participé au maintien de l’ordre en Espagne au cours de la Restauration, puis à une campagne en Belgique, le 1er Régiment d’infanterie de ligne est engagé dans la conquête de l’Algérie. Il s’y illustrera en particulier à la bataille de la Miliana (1842).

Le 1er de ligne poursuivra ensuite ses expéditions en Crimée, en Italie et en Tunisie.

En juillet 1870, Napoléon III, Empereur des Français, déclare la guerre à la Prusse. Le 1er Régiment d’Infanterie de ligne est présent dans toutes les batailles de l’Est de la France.

Il sera notamment à Gravelotte où, au prix de très lourdes pertes, il ne cède pas un pouce de terrain face aux assauts furieux des Prussiens.

A Saint Privat (1870), pris de flanc, de face, et à revers sur sa position de défense, il se maintient dans une tourmente de fer et de feu.

L’insigne du 1er RI Colonel Général

 

Quand l’ordre de battre en retraite lui parvient, il a perdu 23 officiers et 489 sous-officiers et soldats. Reconstitué en 1871, le régiment  rejoint Cambrai où il va tenir Garnison pendant près de soixante-dix ans.

1914 : La Grande Guerre éclate.

Le régiment s’illustre en  Argonne, à Verdun, au chemin des Dame, dans la Somme, l’Aisne et la Marne.

Il paye un lourd tribut en perdant plus de 3300 hommes au cours de furieux combats livrés par ses poilus. Ces lourdes pertes lui valent quatre citations à l’ordre de l’armée.

Devenu 1er Régiment d’Infanterie, il est décoré de « la fourragère » aux couleurs de la médaille militaire, le 19 octobre 1918 par le Général de CASTELNAU.

Pendant ce temps, la farouche bataille de Sarrebourg se déroule et c’est au cours de cette bataille que s’illustrent le Colonel TOURET et le Colonel RABIER, chefs de corps des 95ème Et 85ème Régiment d’Infanterie.

D’autres hommes de grandes valeurs comme le Général GEROME, le Lieutenant-colonel de MALLERAY, les chefs d’escadron CHOLESKY et DESSIRIER participeront à ces combats.

Le Comte de PELLEPORT, engagé comme simple soldat à 59 ans dès les premiers jours du conflit, laissera sa vie lors de l’attaque sur Sarraltroff.

Tous ces hommes donneront plus tard leur nom aux différents quartiers militaires de la ville.Une Génération plus tard, la guerre reprend contre l’Allemagne.

Le 1er Régiment d’Infanterie se porte en Belgique où il supporte sans faillir le choc des divisions allemandes. Il contient l’ennemi à Gembloux. Puis il couvre le mouvement de repli des forces françaises. Cela le conduira à Lille qu’il défendra jusqu’à l’épuisement complet de ses munitions.

Au cours de cette période, le régiment garde malgré tout sa cohésion en dépit de conditions très difficiles.

Capitaine du 1er RI en 1940

 

Tenue de Résistant du Maquis BERRY

 

Tenue de combat Guerre d’Algérie

 

Après l’armistice de juin 1940, le 1er Régiment d’Infanterie s’installe à Saint-Amand-Montrond dans le Cher. Lorsque la zone libre est envahie par les Allemands, le régiment, sous l’impulsion de son chef, le Colonel BERTRAND, passe au complet dans la clandestinité.

Pendant trois ans, les hommes de Picardie participent à la lutte contre l’occupant au sein de l’Organisation de la Résistance de l’Armée.

Cette organisation est animée par son ancien chef de corps, le Général FRERE, qui mourra interné au camp du Struthof à quelques kilomètres d’ici dans les Vosges.

En dépit de la répression menée par l’occupant, des arrestations et des déportations, le régiment s’organise en créant le maquis du BERRY.

Le Drapeau de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA)