En 2005, dans le cadre de l’année du Brésil, la fanfare martiale du corps des fusiliers marins et les cadets de l’académie militaire brésilienne des « flèches noires » avaient été invités à défiler sur les Champs Élysées pour la fête nationale du 14 juillet.

Un contact avait alors été établi entre le lieutenant-colonel FICHET, président de l’ANORI, et le Colonel Joao da COSTA PAIVA FILHO, commandant en second de l’Academia Militar das Agulhas Negras. En décembre 2007, grâce aux conseils amicaux de ce dernier, le sous-lieutenant (r) Cyril ANDRE a visité le fort de Copacabana, qui abrite aujourd’hui le musée d’histoire de l’armée de Terre brésilienne à Rio de Janeiro.

                                                        

Le fort de Copacabana

Ce fort, situé sur une pointe rocheuse entre les plages de Copacabana et d’Ipanema, a été construit en 1914 à l’emplacement de la chapelle Notre Dame de Copacabana pour renforcer la défense de la baie. Cette fortification, armée de cannons KRUPP de 305 mm et 190 mm, a joué un rôle important dans l’histoire du pays, notamment lors de la révolte des officiers subalternes du 5 juillet 1922 (événement dit des « Dezoito do Forte »).

En 1987, suite au démantèlement des « Baterias de Artilharia de Costa » qui protégeaient les côtes grâce à des pièces d’artillerie puissantes, le fort a été transformé pour abriter le Museu Historico do Exercito (Musée d’histoire de l’armée de Terre).

La prise de Montese, l’Infanterie et la mission française au musée d’histoire

L’exposition permanente retrace l’histoire de l’armée de Terre brésilienne au moyen de scénographies qui en illustrent les principaux épisodes.

Sont représentés entre autres les premières explorations des « bandeirantes » au 17ème siècle, la bataille de GUARARAPES de 1648 contre les troupes hollandaises, les missions du service d’inspection des frontières des années 30 et la participation de la Força Expedicionaria Brasileira à la seconde guerre mondiale.

Une vitrine du musée est spécialement dédiée à la coopération des armées française et brésilienne. Elle décrit comment l’armée de Terre brésilienne a fait appel à une mission militaire d’instruction française de 1920 à 1940 pour moderniser et organiser les forces terrestres.

Durant cette période, la mission française a aidé le Brésil dans la refonte de l’enseignement militaire, la modernisation de la cavalerie, des services vétérinaires, de l’intendance et des services de santé, ainsi que dans la construction de manufactures d’armes, d’arsenaux militaires et de casernes.

Une salle est également consacrée à l’implication de l’armée brésilienne dans la seconde guerre mondiale. Une Force Expéditionnaire Brésilienne (FEB) composée d’une division renforcée d’Infanterie et d’un détachement aérien avait en effet été envoyée sur le front européen pour prendre part au conflit.

En avril 1945, les troupes brésiliennes se sont notamment illustrées lors de la prise de la ville italienne de Montese. La division brésilienne avait reçu pour mission d’appuyer et de flanc-garder la cinquième armée américaine.

Après d’importants bombardements et de durs combats, la ville a finalement été prise le 14, permettant la poursuite de l’avancée des armées alliées.

L’Infanterie est aussi bien représentée dans les salles du musée. On peut notamment y voir un mannequin figurant un cadet de l’infanterie portugaise de 1810-1811, ainsi qu’un sous-lieutenant du 3ème Régiment d’Infanterie de Praia Vermelha en uniforme de 1922, armé d’un pistolet Luger calibre 765 et d’un fusil Mauser 1908.

Une pièce qui regroupe une série d’objets militaires brésiliens et étrangers héberge également, contre toute attente, des bustes miniatures de Napoléon Bonaparte ainsi qu’un coffret d’époque qui contient une mèche des cheveux de l’Empereur.

Cette visite a permis de mieux connaître l’histoire de l’armée de Terre brésilienne, et plus particulièrement sa contribution aux efforts alliés lors de la seconde guerre mondiale.