Le Mot du Président de l’ANORI – janvier 2017

L’année 2016 fut une année prépondérante pour la réserve militaire, avec notamment la création du Commandement Terre pour le Territoire National (COM TN) et la Garde Nationale.

Sans conteste, le climat de crise que connaît la France, depuis l’année 2015, a réveillé les consciences et la nécessité de faire appel à la Nation et, à travers elle, aux réservistes pour participer à l’effort de « guerre » dans le but de protéger notre territoire national et nos concitoyens.

L’armée de Terre a su répondre rapidement et correctement à cette subite demande pour venir renforcer les unités d’active, lourdement mises à contribution dans l’opération Sentinelle. Elle a pu le faire, car depuis plusieurs années, déjà, elle avait anticipé et travaillé sur la montée en puissance de sa réserve d’emploi, principalement en portant son effort budgétaire sur les forces terrestres et principalement sur l’emploi de ses unités élémentaires de réserve. Nous pouvons constater que l’augmentation sensible des budgets alloués, ces dernières années, a permis de dégager des marges de manœuvre en termes d’accroissement du nombre de réservistes ainsi que de leurs jours d’activités.

La création de la  « Garde Nationale » est un concept qui va permettre de toute évidence de sortir la réserve de la pénombre, voire de l’ombre dans laquelle elle était plongée depuis la Loi de 1999. Inutile de rappeler que jusqu’à présent, une très grande majorité de Français ignoraient son existence. Le terme, lui-même, de garde nationale apporte une meilleure visibilité et une meilleure compréhension de la réserve. La globalisation et la transversalité des différentes réserves des armées, des services, de la gendarmerie nationale et de la police nationale pourront répondre avec plus d’efficacité aux différents problèmes en suspens et à toutes les attentes des réservistes.

Depuis un an, tant au niveau du COM/TN pour l’armée de Terre que de la Direction du Projet « Réserve 2019 » pour le MINDEF, de très nombreuses études, mobilisant des dizaines de groupes de travail, sont menées à un rythme effréné, pour la rénovation des réserves, en général, dans tous les domaines : du recrutement à l’emploi, en passant par la gestion, la formation etc…

Il est utile de rappeler que depuis 1999, de nombreuses études ont été menées, notamment par le Conseil Supérieur de la Réserve Militaire, mais beaucoup se heurtant à des considérations liées à des décisions interministérielles, voire à la Loi, la plupart restaient lettre morte. Circonstance atténuante, à ce moment-là, la réserve ne représentait pas franchement une priorité.

Dans la conjoncture actuelle, particulièrement favorable et propice, il est maintenant urgent de conduire les études à leur terme, et que des mesures concrètes et ambitieuses soient prises, pour une réserve totalement rénovée et efficiente.

Mais aussi pour que le réserviste puisse obtenir un véritable statut lui permettant de remplir pleinement son rôle de militaire ou de policier, au profit de la sécurité du territoire et de la protection de sa population.

Si 1999/2008 a été un petit pas hésitant, 2009/2015 un pas d’adulte mieux assuré, gageons que 2016/2020 soit un grand bond en avant, pour la Réserve.

Colonel (R) Philippe MARTIN
Président de l’ANORI

Actualités