L’Armée d’Afrique et les Tirailleurs

L’Armée d’Afrique désignait initialement les troupes du corps expéditionnaire français d’Alger de 1830. Cette appellation a ensuite été étendue aux troupes situées en Tunisie, au Maroc et au Sahara à la fin du 19ème siècle. Elles avaient pour but de pacifier les populations et de contribuer à l’administration, l’éducation et la santé des habitants. Cette armée comprenait notamment :

  • des Fantassins : les Goums marocains (et Tabors) levés parmi les tribus locales (parfois complétés de cavaliers), les Zouaves (d’abord issus de troupes indigènes d’Algérie puis de fantassins métropolitains), la Légion Étrangère et les Tirailleurs (formés à partir de troupes indigènes).
  • des Cavaliers : les Spahis (trois régiments en Algérie, créés à partir de troupes indigènes), les Chasseurs d’Afrique (régiments constitués à partir de troupes indigènes et de cavaliers métropolitains), et les unités sahariennes (troupes indigènes) comprenant des troupes méharistes (indigènes à dos de dromadaire) et montées (chevaux et mulets) ainsi que, plus tard, des fantassins « portés » (en véhicules).

Elle comprenait également des troupes d’appui et de soutien (Artillerie, Génie, Train, Santé…). Aujourd’hui, le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique est l’héritier des traditions des sept régiments d’artillerie d’Afrique disparus. Crée en avril 1941, il a été engagé en Tunisie contre l’Afrika Korps. Il sera le premier régiment d’artillerie à toucher le sol du sud de la France le 15 août 1944 et le premier à tirer sur l’Allemagne le 20 novembre 1944 par-dessus le Rhin.

Lors de la seconde guerre mondiale, l’Armée d’Afrique a désigné les troupes émanant des colonies de la France Libre qui ont participé aux engagements de libération du territoire national.

Les Tirailleurs, troupes légères d’Infanterie, étaient généralement déployés devant le front des troupes pour harceler l’ennemi. Ils trouvent leur origine dans les « Turcos » issus des divers corps irréguliers turcs et arabes formés par les français à partir de 1833.

A partir du 19ème siècle, l’armée française a constitué et formé des unités de tirailleurs dans les colonies :

  • les Tirailleurs sénégalais (Tirailleurs sénégalais du Cameroun, des Somalis, de Guinée, du Maroc, du Niger, du Soudan, du Tchad, de l’Oubangui-Chari et Tirailleurs sénégalais du Levant). Le corps des Tirailleurs sénégalais a été crée en 1857 et constituait le principal élément de la « Force Noire ».
  • les Tirailleurs algériens (1842), tunisiens et marocains (1912).
  • les Tirailleurs indochinois (tirailleurs tonkinois, annamites et cambodgiens).

Aujourd’hui, l’armée de Terre compte un seul régiment qui maintient les traditions des tirailleurs nord-africains : le 1er Régiment de Tirailleurs d’Épinal. Ce régiment d’Infanterie mécanisée a été recréé en mai 1994 à l’occasion du cinquantenaire de la Libération.

Chaque Compagnie de ce régiment, y compris l’unité de réserve (ainsi que chaque section), conserve les traditions et porte l’insigne de régiments de tirailleurs algériens, marocains ou tunisien (cf. ci-dessous).
                                                   

Traditions des Tirailleurs nord-africains
conservées par le 1er Régiment de Tirailleurs d’Épinal

La Compagnie de Commandement et de Logistique a repris les traditions du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens. En son sein, la Section Maintenance a repris celles du 5ème RTA ; la SRCM, celle du 9ème RTA, la Section Transmission, celle du 17ème RTA et la CMU celles du 31ème RTA.

La 1ère Compagnie a conservé les traditions du 1er Régiment de Tirailleur Marocains. La 1ère Section conserve celles du 2ème RTM ; la 2ème Section celles du 6ème RTM ; la 3ème Section, celle du 7ème RTM et la 4ème Section, celles du 10ème RTM.

La 2ème Compagnie maintient les traditions du 2ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Les quatres sections de combat maintiennent respectivement celles des 6ème RTA, 11ème RTA, 22ème RTA et 35ème RTA.

La 3ème Compagnie a repris les traditions du 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Ses sections conservent pour leur part les traditions et la mémoire des 14ème RTA, 15ème RTA, 23ème RTA et 25ème RTA.

La 4ème Compagnie assure pour sa part les traditions du 4ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. Celles du 8ème RTT sont maintenues par la 1ère section, celles du 12ème RTT par la 2ème section, celles du16ème RTT par la troisième section, celles du 24ème RTT par la quatrième section et le 28ème RTT par la section commandement.

La Compagnie d’Administration et de Soutien maintient depuis aout 2007 les traditions du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens. La Compagnie Antichar assurait cette mission jusqu’à sa dissolution en 2007. Une section assure la mèmoire du 21ème RTA.

La Compagnie d’Éclairage et d’Appui assure la mémoire du 5ème Régiment de Tirailleurs Marocains. La Section de Reconnaissance Régimentaire maintient celle du 3ème RTM, la Section Antichar Milan assure celle du 8ème RTM, la section OMLT celles du 9 et la SAED reprendra les traditions tenues jusque là par la section tireur d’élite, c’est à dire celles du 4ème RTM.

La Compagnie d’Instruction assure les traditions du 21ème régiment de Tirailleurs Algériens depuis août 2007. Avant cette date, la Compagnie Antichar assurait cette mission.

L’Unité d’Intervention de Réserve conserve les traditions du 13ème Régiment de Tirailleurs Algériens.

Remerciements au Capitaine CUCHE du 1er Régiment de Tirailleurs pour son aide.