Les Fantassins célèbrent leur Saint Patron
Saint Maurice 2016

 

 

 

Fidélité aux Traditions

Fête du Saint Patron de l’Infanterie, manifestation de la fidélité à leur engagement, de la conservation des Traditions de l’Arme issues des faits d’armes, du souvenir de leurs Morts, la célébration de la Saint Maurice est chaque année un évènement essentiel pour tous les Fantassins.

La présence de détachements d’infanterie à Paris aux côtés  des autres armes et forces armées dans le cadre de l’opération «  Sentinelle » tous les jours depuis des mois fait prendre conscience au public du rôle des Fantassins dans la défense du Pays. C’est la démonstration de la nécessité des fantassins métropolitains, des chasseurs, des marsouins, des parachutistes, des légionnaires et des tirailleurs pour garantir l’indépendance de la France la liberté des Français.

En 2016, c’est le vendredi 16 et le samedi 17 septembre que se sont déroulées  à Paris et à Vincennes les cérémonies de cette fête.

Le ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe

Première manifestation et cérémonie essentielle au sens fort du terme, ce fut par le ravivage de la Flamme de la Nation sous l’Arc de Triomphe, présidé par le général PONS, commandant la 27ème Brigade d’Infanterie de Montagne, que débutèrent ces deux journées.

Le vendredi soir, contrairement aux pratiques habituelles, il n’y eut pas de remontée des Champs-Elysées derrière une musique militaire, la Police ayant estimé n’avoir pas assez d’effectifs disponibles pour en assurer le bon déroulement et la sécurité. On peut toutefois se demander si ce n’est pas précisément plutôt dans les circonstances actuelles que les Français doivent pouvoir montrer la force de leur esprit de défense et leur fierté de servir les armes à la main lorsqu’il le faut. En défilant avec leurs Drapeaux, les Citoyens sont un symbole fort de la manifestation face à l’ennemi quel qu’il soit de la volonté du Peuple Français de ne pas subir.
Malgré la pluie et un ciel marqué par la grisaille, la cérémonie sur la tombe du Soldat Inconnu se déroula  autour de l’Arc de Triomphe avec les troupes, les Anciens, des enfants des écoles, des membres des associations et des touristes amis de la France. Les sonneries étaient assurées par la Fanfare du 27ème BCA sous les ordres de l’adjudant-chef MORON.

Les camarades fantassins allemands du Bund der deutschen Infanterie (BDI), la Fédération de l’Infanterie allemande, déposèrent comme chaque année une gerbe, tout comme la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs à pied, alpins et mécanisés (FNAC) et l’Association Nationale des Réservistes de l’Infanterie (ANORI). Ce fut le colonel WOLF, vice-président du BDI, qui déposa la gerbe allemande, le président WATRIN, celle des Chasseurs, et le commissaire principal des Armées BOUCHEND’HOMME, vice-président de l’ANORI et représentant le colonel MARTIN, président, indisponible, celle des réservistes de l’Infanterie.

Après la sonnerie « Aux Morts », le chant de la Marseillaise par l’ensemble des participants exprima la détermination de vivre pour leur idéal et leurs valeurs des Français.

Une partie des membres de l’ANORI ayant participé au ravivage de la Flamme. (Photo: Denys CHAPPEY)

Le commissaire principal des armées Bertrand BOUCHEND’HOMME, vice-président de l’ANORI, salue le Soldat Inconnu avec le lieutenant-colonel Raoul GAZENGEL, administrateur de l’ANORI.(Photo: Liliane FICHET)

Après avoir déposé sa gerbe, le colonel Siegfried WOLF, vice-président du BDI, salue le Soldat Inconnu accompagné par le chef debataillon Guy PETER, secrétaire général de l’ANORI. (Photo: Liliane FICHET)

La cérémonie à la plaque des Elèves des Préparations Militaires

Depuis l’apposition sur le bâtiment des Préparations Militaires au Fort-Neuf de Vincennes de la plaque mémorielle des Elèves des Préparations Militaires, l’ANORI a toujours été présente aux cérémonies qui s’y déroulent et n’a pas manqué d’assister au dépôt de gerbe qui a eu lieu le 17 septembre 2016.
Il est à souligner qu’un effort de participation à cette cérémonie doit être fait par les membres de l’ANORI, de la FNAC et surtout des associations de réservistes d’Ile de France.

Cette année, la cérémonie a eu un aspect particulier puisqu’elle a été l’occasion d’une remise de diplômes d’honneur de l’ANORI à des camarades non membres de l’Association. C’est le lieutenant-colonel Patrice FICHET, président honoraire, qui suppléa le colonel Philippe MARTIN pour remettre ces distinctions au colonel Bernard MONNEVEU, conseiller fédéral et ancien vice-président de la FNAC, et au colonel Siegfried WOLF, vice-président du BDI. Ces deux camarades étaient récompensés par le diplôme d’honneur à grenade d’argent pour la part qu’ils prennent aux relations franco-allemandes des Fantassins du BDI, de l’ANORI et de la FNAC au renforcement desquelles ils œuvrent avec dévouement.
Avant le dépôt de fleurs, le chef de bataillon Guy PETER, secrétaire général de l’ANORI, donna lecture d’un texte sur Saint Maurice et le capitaine de corvette JARDIN, président du conseil de région Ile de France de l’UNOR, de son ordre du jour.

Après une cérémonie du souvenir au monument aux Morts de la ville de Vincennes, les participants firent honneur au déjeuner en commun organisé par la FNAC à l’ordinaire du Fort-Neuf dans une ambiance de franche camaraderie

Quelques membres de l’ANORI devant la plaque des Elèves des Préparations Militaires. (Photo: Denys CHAPPEY)


Le chef de bataillon Guy PETER donnelecture d’un texte sur Saint Maurice devant la plaque des Eleves des Préparations Militaires du Fort-Neuf de Vincennes. (Photo: Liliane FICHET)

Le lieutenant-colonel Patrice FICHET remet au colonel Siegfried WOLF son diplôme d’honneur à grenade d’argent de l’ANORI. (Photo: Liliane FICHET)

Les récipiendaires du diplôme d’honneur de l’ANORI avec un président honoraire et un vice-président de l’ANORI. (Degauche à droite: le colonel MONNEVEU, le lieutenant-colonel FICHET, le colonel WOLF et le commissaire principal des armées BOUCHEND’HOMME) (Photo: Denys CHAPPEY)

La Sidi-Brahim

Grande prise d’armes de la subdivision de l’Infanterie que constituent les Chasseurs, le déjeuner fut suivi de la célébration de la Sidi-Brahim, fête des Chasseurs, dans l’enceinte du Château de Vincennes.Chaque année, en ce lieu qui vit la création de la première unité de chasseurs à pied, se déroule, présidée cette année par le général LERAY, gouverneur militaire de Paris, la commémoration des combats de Sidi-Brahim au cours de laquelle le Drapeau unique des Chasseurs passe d’un bataillon à un autre et est désormais confié à la garde du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins.
Au cours de cette prise d’armes, Jean-Claude JACOTOT, ancien président de la FNAC et titulaire du diplôme d’honneur à grenade d’or de l’ANORI, a été fait chevalier de la Légion d’Honneur par le général BARRERA.Le verre de l’amitié fut l’occasion pour les membres de l’ANORI de féliciter chaleureusement ce grand ami de l’ANORI.


Le général BARRERA donne l’accolade à Jean-Claude JACOTOT, ancien président de la FNAC, après lui avoir remis la croix de chevalier de la Légion d’Honneur.
(Photo: Denys CHAPPEY)

Le général LERAY, gouverneur militaire de Paris, confie le Drapeaudes Chasseurs à pied au chef de corps du 13ème BCApour en assurer la garde pendant un an.
(Photo: Denys CHAPPEY)

Pour porter haut et ferme les forces morales de la Nation

A un moment où la France est confrontée à une menace armée, les célébrations de la Saint Maurice et de la Sidi-Brahim sont des moments importants pour  cultiver les forces morales de la Nation.

En 2017, l’ANORI sera encore présente afin de servir « Pour l’Infanterie, toujours en avant » !

Lieutenant-colonel (h) Patrice FICHET


Rappel de l’histoire de Saint Maurice et de la Légion Thébaine

En 302, l’empereur Dioclétien édicta de faire mourir tous les Chrétiens de la terre dans une persécution générale. Le césar Maximien, entre deux guerres, proclama cet édit à son armée alors campée dans la haute vallée du Rhône dans la Suisse actuelle, tout près de la Savoie et du lac de Genève. Il ordonna en même temps que tous les soldats adoreraient les idoles par un sacrifice public offert aussitôt.

Forte de 6 600 soldats sous les ordres du primicier Maurice, la légion Thébéenne était chrétienne. Tous ses guerriers, rompus à tous les combats, étaient nés près de l’antique Thèbes, en Afrique. Ils en avaient été enlevés et enrôlés de force, dix ans auparavant, lors d’une persécution sur leur terre natale. Sous les armes, ils avaient conservé leur Foi pure et bien vivante. Aussi, noblement, tous répondirent au césar : « Nous sommes Chrétiens. Nous ne pouvons donc renier Jésus-Christ en sacrifiant aux idoles, ni persécuter nos frères ».

Cette belle et digne réponse irrita César. Aussitôt, il fit égorger 660 soldats de cette légion, soit un sur dix. Par cet immense massacre, il voulait amener les survivants à adorer les idoles. Mais ceux qui n’avaient pas été désignés pour mourir encourageaient les Martyrs et désiraient leur gloire.Voyant leur fermeté dans la Foi, le César en fit décapiter le lendemain un nouveau dixième ; 600 nouveaux Martyrs s’ajoutèrent donc aux 660 premiers.

Fidèlement, depuis dix ans, la valeureuse Légion Thébéenne bataillait pour le César. Ses vieux soldats, rompus à la guerre et bien armés auraient pu se défendre contre lui, mais ils ne le voulurent pas. Par la voix du primicier Maurice, ils répondire encore à Maximilien qui leur proposait à nouveau de choisir entre sacrifier aux idoles ou mourir : »O Empereur, nous t’avons prouvé notre fidélité et notre discipline en combattant pour toi partout où tu l’as voulu ; mais renoncer à Jésus-Christ en persécutant les Chrétiens et en adorant les idoles, nous ne le pouvons. Tous, nous préférons mourir, bien que nous pourrions nous défendre contre toi. »

Voyant que les soldats de la superbe Légion préféraient Dieu à lui, le césar Maximilien ordonna la mort de tous. En cette journée du 22 septembre 302, le sang de 4 340 des plus valeureux soldats romains inonda à flots la vallée du Rhône, au lieu ditAgaume.Tous périrent par le glaive, sans se défendre, heureux de mourir pour Jésus-Christ. Gloire à ces 6 600 Martyrs et à leur chef Maurice ! Magnifiquement ils ont rendu à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu.

Sur la terre de France, des milliers de chapelles et d’autels sont dédiés à ces 6 600 Soldats Martyrs. Le nom de Saint-Maurice, leur chef, est porté par 525 églises paroissiales. Avec honneur, 69 villes et villages s’appellent Saint Maurice. Sur le lieu même du martyre, une abbaye célèbre s’est fondée, elle garde leurs reliques et Agaume, qui se nomme désormais Saint-Maurice, voit accourir chaque année des milliers de pèlerins.

L’Infanterie Française a adopté comme patron Saint Maurice, qu’elle célèbre tous les 22 septembre.

Note : une grande partie de ce texte est tirée de la brochure « Sois bon soldat » (conseil au jeune soldat et au conscrit) du Capitaine Magniez, paru en 1907.

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Croix de Saint Maurice